Okba Natahi
Effets de l’exil et conséquences de la croyance

 

 

EFFETS DE L’EXIL ET
CONSEQUENCES DE LA CROYANCE

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« Nous sommes revenus à notre origine,
Ce fût le lieu de l’évidence mais déchirée. »

Yves Bonnefoy

                     Que nous réserve notre contemporain ? Le fantasme d’Orient comme métonymie de l’énigme de ce qu’est l’Etranger, ce fantasme comme « expérience intérieure » (Bataille) ou comme « fantôme » (L’Afrique fantôme chez Leiris) à comprendre dans le sens spectral d’une diffraction à laquelle sont associés Baudelaire, Nerval, Rimbaud, Conrad, Ségalen, Massignon etc…, ce fantasme est détruit, pulvérisé, tari. L’Occident a littéralement effacé l’Orient comme expérience de dessaisissement de soi (voire les auteurs du 19ème siècle), et il ne subsiste plus grand chose de cette confrontation de l’intime et de l’extime. L’Occident l’a littéralement consommé sous forme d’une appropriation qui a pour noms : crispation identitaire, massacres, déportations, évangélisations, colonialisme, impérialisme, exploitation et aujourd’hui consumérisme. L’Orient n’est plus le lieu imaginaire d’une interrogation sur le rapport à soi et à l’Autre car il est devenu le lieu d’exploits et d’exploitations, d’un rejet et d’une inhospitalité destructrice. S’apparentant à une surface sans aspérités et sans profondeur, l’Orient s’est transformé en l’existence d’un miroir déformant d’une propension à une jouissance narcissique planétaire. Surface qui ne réfléchit que le culte de soi et l’acculturation et a renvoyé, à la nuit la plus épaisse, l’expérience de l’Etranger. Il est donc possible de se demander si, à travers ces flots contraires, au-delà la question de la misère et de l’exploitation, si l’Occident comme espace de migrations ne devient pas le lieu d’une fiction et/ou d’un fantasme où s’ouvrirait pour d’autres la question de l’Etranger.

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