Mercredis du Cercle Freudien

Programme de l’année 2010

 

 

LES MERCREDIS DU CERCLE 

5, rue Payenne 75003 Paris à 21h15


Les mercredis sont, depuis les débuts du Cercle Freudien, le lieu où s’élaborent en commun les avancées de chacun.

Ils constituent un espace de travail, de rencontre et d’échange propre à former et entretenir les liens fondant une communauté psychanalytique.

Cet espace est ouvert à celles et à ceux qui s’intéressent au travail en cours et qui souhaitent faire connaissance avec notre association.

Participation aux frais : 8 euros

 

 

Avec pour horizon le colloque au mois d’ octobre, nous poursuivrons pour l’année 2010 sur le thème :

« L’ÉCRITURE ET LA PSYCHANALYSE »

Le mal colle à la lettre : en souffrance ou en travers, son trajet nous poursuit. Mais le rebut littéral, au feu du transfert, n’est-il pas aussi ce qui peut entamer la majesté du symptôme, la cruauté du collectif et les passions de l’être ?

 

 

PROGRAMME DES MERCREDIS DU CERCLE

  •  Mercredi 6 janvier : Mireille FAIVRE- ENGELHARDT

« Qu’écrivent les rêves au bord de l’Achéron… »
quand, dans le transfert, l’écrit desserre l’emprise des morts et ouvre l’espace des possibles ?

Président de séance : Michel HESSEL

 

  • Mercredi 20 janvier : Michèle MONTRELAY

Débat autour du livre collectif : La portée de l’ombre.

Le texte « Sentir » nous invite à revenir à « L’esquisse ». Pour penser l’appareil psychique tel qu’il se met en place et s’organise dans les tout débuts, Freud propose le modèle du frayage. Dans le système neuronique, nous dit-il, des chemins s’ouvrent, préférentiels, en raison de l’intensité et de l’insistance de certaines excitations, d’ordre sensoriel pour l’essentiel.

Quand et comment ? Dès le temps fœtal. J’insiste sur le fait que l’excitation ainsi mémorisée n’a pas une mais au moins deux sources, l’une infantile, l’autre maternelle.

Nous analystes, dans notre écoute, nous avons donc à compter avec ces deux registres, l’un et l’autre constitutifs de l’inconscient. Le premier, c’est celui que Freud et Lacan ont rendu familier. C’est l’inconscient « structuré comme un langage », où des suites d’éléments discrets (ou signifiants) agencés par métaphores et métonymies résultent du refoulement. Le second registre concerne les traces dites par Freud « mnésiques ». Corporelles autant que psychiques (puisque affectives), elles s’organisent en fonction des invariants propres à la vie fœtale. À ce titre irreprésentables elles demeurent la vie durant. On les souffre, on les expérimente soit comme troubles psychosomatiques, soit – surtout – comme autant d’affects insistants, énigmatiques. Mais précisons : on les souffre, on les expérimente, sans qu’on le sache, à plusieurs. L’autre et soi dans ces affects s’interpénètrent, flottent ensemble. D’où le concept de « champ flottant » : mémoire qui s’enfonce loin dans le temps.

Qu’en est-il dans une cure du statut de ces deux champs ? Nous sommes  régulièrement confrontés  à leur clivage. Notre tâche  n’est-elle pas de les mettre en tension, de faire que, tout en respectant leur hétérogénéité, nous puissions faire qu’entre eux une parole fasse trait ? Que le temps d’un éclair ça se sépare et ça passe à la fois ?

Autant de questions déployées à propos du cas de Stella dans le texte « Interpréter ». Les hypothèses théoriques n’ont d’intérêt que mises à l’épreuve de la clinique. Nous souhaiterions poursuivre en ce sens dans notre débat.

Président de séance : Olivier GRIGNON

 

  • Mercredi 3 février : Raymonde COUDERT

 « S’approcher de l’histoire, s’approcher du signifiant »

S’approcher de l’histoire, ce serait en ré-arpenter interminablement les péripéties, parcourir narrativement, imaginairement, indéfiniment la même aventure de A à Z.

S’approcher du signifiant, ce serait attendre, entendre l’inattendu des rencontres venant se greffer, peut-être, sur le support fragile de l’histoire : celle qui s’énonce dans la cure, mais aussi celle qui peut être écrite et lue à plusieurs.

Comment le texte littéraire devient-il parfois ce lieu propice, à la fois transférentiel et décentré, où se découvre une écriture qui tresse l’image, la voix, le nom, le corps ?

Présidente de séance : Isminie MANTOPOULOS

 

  • Mercredi 17 février : Henriette MICHAUD

« Les almanachs du Verlag » de Freud (1926-1938) ou la psychanalyse impliquée.

Quel rôle ont joué les “Almanachs de la Psychanalyse” dans la ligne éditoriale de la Maison d’édition de Freud, à sa période la plus féconde?

Attaquée de l’extérieur comme de l’intérieur, la psychanalyse jouait alors sa survie et son indépendance avec les publications et les revues psychanalytiques qui constituaient, selon les mots de Freud, la « colonne vertébrale » du mouvement.

La seule continuité de la parution de treize volumes d’almanachs d’éditeur, qui s’égrènent au fil des années entre 1926 et 1938, dans un contexte de crise économique aiguë et, déjà, de bruit de bottes, est en soi une aventure. Considérés dans leur ensemble et éclairés par la correspondance de Freud (en particulier avec Eitingon), les almanachs font également  apparaître, de façon saisissante, une facette singulière de l’écriture de la psychanalyse — pas seulement en petites lettres.

Président de séance : Yves RICHARD

 

  • Mercredi 10 mars : Monique TRICOT

« L’écriture du rêve »

« Quand vous êtes visitée par un rêve », m’avait-il dit, ce jour où, du plus profond du divan, je me plaignais de nuits obscures soudain désertées par les rêves.
Ce divan, où en guise de laissez-passer, j’avais apporté l’énigme insistante de mes rêves d’enfant.
Dans l’antre de nos nuits s’écrivent des lettres restées en souffrance devenant lettres vives sur la portée du transfert.
La lettre arrive toujours à son destinataire.
Mais quel en est le scribe, quel en est le stylet ?
Ce qui s’écrit la nuit, se dit de jour à l’Autre du transfert, car  l’écriture ne suffit pas au rêve il lui faut une adresse, un lecteur et un interprète, mais qui interprète ?

Président de séance : Michel HESSEL

 

  • Mercredi 24 mars : Catherine BRYCH-MEUNIER

« Entre symptôme et jouissance, l’épanouissement d’une écriture »

Les notes prises en séances ou dans leur après-coup témoignent-elles d’une poétique de l’interprétation? Par le truchement de ce qui se crée et par l’évitement du secret, quelle place accorder à l’expérience de l’artistique dans le cadre d’une cure psychanalytique ? Lorsque le patient « réinvente » sa souffrance, ne commet-il pas un acte d’écriture depuis le trauma jusqu’à son dépassement ? Autant que le livre en tant qu’objet, ce qui est livré par le sujet se rédige et se redit, dans des chapitres symptomatiques ou dans des identifications où la jouissance est posée comme un absolu.

C’est donc entre autres, avec l’aide littéraire du séminaire XVI (D’un Autre à l’autre), que des hypothèses pourront être avancées sur le savoir-y-être.

Présidente de séance : Cécile CASADAMONT

 

  • Mercredi 7 avril : Maryse MARTIN

« Reprise et variation de l’écriture à partir de “l’expérience” de la mort d’un enfant »

Président de séance : Olivier GRIGNON

 

  • Mercredi 5 mai : Jean-Pierre WINTER

« Qu’est-ce que savoir lire ? »

Présidente de séance : Michèle MAYER-ADRIEN

 

  • Mercredi 19 mai : Philippe BEUCKÉ et Pierre BOISMENU

« L’A-vérité de la lettre »

Lettre, trace, corps, pour dire l’écriture du transfert, l’écriture de la cure. Ecriture liée à l’enseignement de Lacan qui occupe depuis plusieurs années le travail de notre groupe. Ce en référence au séminaire “D’un discours qui ne serait pas du semblant”, repéré comme un temps décisif de cet enseignement, temps de bascule et de forçage de l’ininscriptible où la lettre par delà sa valeur métaphorique de marquer la littéralité du signifiant, passe à l’acte, du fait même d’écrire, de “substituer au signifiant le trou fait de le remplacer par la lettre”. D’où le soupçon d’une coalescence entre le tracer d’un écrit-pas-à-lire et l’acte analytique pour autant que le sujet supposé savoir (n)’y est pour rien…

Président de séance : Yves RICHARD

 

  • Mercredi 2 juin : Jef LE TROQUER

«  L’écriture et le temps »

– Quel rapport entre les deux ?
– Le temps efface les traces, quel que soit le support.
– Dans notre pratique, c’est le matériel signifiant qui fait support.
Mais qu’en est-il de l’inscription ? Freud a là-dessus une hypothèse de travail. On ne peut pas faire confiance à la mémoire. D’où le passage au support de l’écriture où nous aurions affaire à des traces effaçables ou à des traces ineffaçables…
– Mais ce qui est mal inscrit revient dans le réel sous une forme persécutrice ou accusatrice. Le temps n’arrange jamais rien. Souffrance, jouissance, contrainte. La mémoire est subjectivée. Ce n’est pas un ordinateur.
– Arrive une malencontre destinale. Perversion…
– Le pervers ainsi affublé a un rapport particulier à la trace et à l’inscription. Il confond les temps. Il n’a pas seulement un régime de défense spécial, il a un « enseignement ». Autoritaire, très autoritaire, non castrable.
Perversion et barbarie se sont retrouvées. Au pied du mur de l’éthique, Jonathan Littell écrit ce nouveau chapitre : Les Bienveillantes.

Président de séance : Michel HESSEL

 

  • Mercredi 16 juin : Marc-Léopold LÉVY

« Écrire c’est relire »

Nous verrons comment cette reformulation, que nous devons à Pierre Pachet, se trouve à l’œuvre aussi bien dans les mécanismes permettant l’intrication pulsionnelle qu’au cœur de l’élaboration talmudique et de son incessante réflexion, ainsi qu’au cours du processus analytique, allant même jusqu’à en constituer l’une de ses principales visées.

Président de séance : Olivier GRIGNON

 

  • Mercredi 30 juin Claude RABANT

Débat avec Claude Rabant autour de son livre paru aux éditions Hermann,

« Métamorphose de la mélancolie »
Un essai de Claude Rabant

Patrick Belamich introduira ce débat.

 

  • Mercredi 20 octobre  Guy DANA

Débat avec Guy Dana autour de son livre paru aux éditions Stock,

  Quelle politique pour la folie ?
 Le suspense de Freud

Discutants : Anne DUFOURMANTELLE, Karima LAZALI, Franck CHAUMON.

 

  • Mercredi 17 novembre   Jean BROUSTRA

« Gérard Labrunie: Noir val, Narval ou Nerval »

Pendant toute son existence Gérard de Nerval ne cessera d’hésiter sur son nom. Entre la voix de sa mère morte pendant les premiers mois de sa vie et son père médecin veuf inconsolé Gérard oscille sur son identité. Cette étude s’appuie en particulier sue l’étude de sa correspondance avec son père et le docteur Emile Blanche dans les derniers mois précédant son suicide.
Relire Aurélia.

Président de séance : Yves RICHARD

 

  • Mercredi 1 décembre   Sylvie BENZAQUEN

« La ré-écriture du pulsionnel dans le transfert »

Remanier le pulsionnel dans le transfert serait l’une des visées de la cure analytique. À quoi prend-on acte de ce remaniement ? À ses effets sur le discours du patient au sein même de la cure, également et de façon concomitante à ses effets sur sa vie. C’est en ce sens que l’on pourrait peut-être  avancer que le remaniement du pulsionnel en serait sa ré-écriture.
Ce que je remarque c’est que c’est souvent lors de ces moments de remaniement pulsionnel dans le transfert, avec tel ou tel autre patient, que l’écriture me vient.
C’est ce point de jonction entre remaniement pulsionnel côté divan et nécessité que l’analyste y prête sa main, que je souhaiterais interroger.
Autrement dit, quelle est la « nature », la texture », la « je ne sais quoi » du pulsionnel qui est engagé côté fauteuil pour que soit possible cette opération de « reconversion » du réel pulsionnel en écriture ou ré-écriture adressée , côté divan ?

Discutant : Yves Lugrin

 

  • Mercredi 15 décembre    Nora MARKMAN

« Métaphore en stand-by »

Présidente de séance : Michèle MAYER-ADRIEN