Les mercredis du Cercle Freudien – Michèle Montrelay Débat autour du livre collectif : « La portée de l’ombre. »

Le 20 janvier 2010 à 21h15

Maison Mansart : 5, rue Payenne 75003 PARIS

Michèle MONTRELAY

Débat autour du livre collectif : La portée de l’ombre.

Le texte « Sentir » nous invite à revenir à « L’esquisse ». Pour penser l’appareil psychique tel qu’il se met en place et s’organise dans les tout débuts, Freud propose le modèle du frayage. Dans le système neuronique, nous dit-il, des chemins s’ouvrent, préférentiels, en raison de l’intensité et de l’insistance de certaines excitations, d’ordre sensoriel pour l’essentiel.

Quand et comment ? Dès le temps fœtal. J’insiste sur le fait que l’excitation ainsi mémorisée n’a pas une mais au moins deux sources, l’une infantile, l’autre maternelle.

Nous analystes, dans notre écoute, nous avons donc à compter avec ces deux registres, l’un et l’autre constitutifs de l’inconscient. Le premier, c’est celui que Freud et Lacan ont rendu familier. C’est l’inconscient « structuré comme un langage », où des suites d’éléments discrets (ou signifiants) agencés par métaphores et métonymies résultent du refoulement. Le second registre concerne les traces dites par Freud « mnésiques ». Corporelles autant que psychiques (puisque affectives), elles s’organisent en fonction des invariants propres à la vie fœtale. À ce titre irreprésentables elles demeurent la vie durant. On les souffre, on les expérimente soit comme troubles psychosomatiques, soit – surtout – comme autant d’affects insistants, énigmatiques. Mais précisons : on les souffre, on les expérimente, sans qu’on le sache, à plusieurs. L’autre et soi dans ces affects s’interpénètrent, flottent ensemble. D’où le concept de « champ flottant » : mémoire qui s’enfonce loin dans le temps.

Qu’en est-il dans une cure du statut de ces deux champs ? Nous sommes  régulièrement confrontés  à leur clivage. Notre tâche  n’est-elle pas de les mettre en tension, de faire que, tout en respectant leur hétérogénéité, nous puissions faire qu’entre eux une parole fasse trait ? Que le temps d’un éclair ça se sépare et ça passe à la fois ?

Autant de questions déployées à propos du cas de Stella dans le texte « Interpréter ». Les hypothèses théoriques n’ont d’intérêt que mises à l’épreuve de la clinique. Nous souhaiterions poursuivre en ce sens dans notre débat.

Président de séance : Olivier GRIGNON

 

Articulés autour du thème de l’année : « L écriture et la psychanalyse », Les Mercredis sont, depuis les débuts du Cercle Freudien, le lieu où s’élaborent en commun les avancées de chacun.
Ils constituent un espace de travail, de rencontre et d’échange propre à former et entretenir les liens fondant une communauté psychanalytique.

Cette soirée est ouverte à celles et à ceux qui s’intéressent au travail en cours et qui souhaitent faire connaissance avec notre association.

Participation aux frais : 8 euros