Pascale HASSOUN
Le rêve comme figure transférentielle

Colloque de New Delhi, février 2007.

 

 

Le Rêve comme figure transférentielle

L’origine du monde fut l’image onirique… (1)

 Le cadre dans lequel je souhaite faire cette réflexion sur le rêve est celui du cadre de la cure psychanalytique dans lequel les patients viennent parler au psychanalyste une ou plusieurs fois par semaine durant un temps assez long, plusieurs années quelquefois.

Je voudrais montrer que l’investissement psychique du lien transférentiel peut être chez certains patients l’outil même de la possibilité de sortir de l’immobilité dans laquelle l’angoisse ou la perte d’identité les mettent.

Le modèle d’une surface psychique vivante est celle du rêve. L’analyste est alors attendu de sorte que le rêve fasse partie de l’expression de la vie psychique du patient de la même manière que le parent est attendu pour nommer les vécus de l’enfant et les habiter de langage.

Le psychisme ne peut pas fonctionner s’il n’y a pas quelqu’un qui nomme l’ éprouvé, le traduise en mots. D’autre part le psychisme a aussi besoin d’une surface de projection à partir de laquelle ce qui est éprouvé peut être lu comme quelque chose revenant du dehors. Enfin inscrire les phénomènes douloureux va à contre courant du refoulement ou de  tout autre processus secondaire. Les phénomènes douloureux ont besoin d’un destinataire. Le psychisme ne peut fonctionner s’il n’a pas intériorisé cet « autre là à coté ». La souffrance disparaît du lieu où elle a été éprouvée pour « migrer ». C’est ce qui est à la base du transfert et du rêve. Non seulement le rêve arrive dans la cure pour tisser le lien avec l’analyste et avec sa propre vie psychique mais le rêve se présente comme une nouvelle surface d’inscription psychique. Le processus du rêve suppose un passage au dehors : dans et par le rêve les éléments reviennent d’une scène extérieure qui énonce quelque chose sur ce qui se passe dedans.

Même si le rêve est une perception endo-psychique il se présente  en fait comme une  surface externe d’où on peut se réapproprier ce qui auparavant ne pouvait s’inscrire. C’est ce que Freud avait bien repéré dans son analyse des rêves après un traumatisme. La souffrance est ainsi réintroduite dans un réseau de destination de sorte qu’elle peut être vue non seulement en l’autre mais en soi même, (soi même comme un autre).

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