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You are here: Home / Pascale HASSOUNLa langue suscite-t-elle une identité ?La Rochelle, 28 mars 2007.

Pascale HASSOUN
La langue suscite-t-elle une identité ?

La Rochelle, 28 mars 2007.

Published on 28 mars 2007 by Secrétariat

 

La langue suscite-t-elle une identité ?

 

« La langue ne s’apprend ni de la mère ni du 

maître. On s’y prête en bégayant. »

St Augustin   Les confessions

 

Soudain votre maison devient inhabitable, vous avez froid, vous ne ressentez plus rien. Vous savez qu’à une époque pas si lointaine vous aviez traversé des torrents, l’eau avait giclé sur vos épaules, sur votre peau, vous aviez été désarçonnée, mise à mal. Vous savez qu’il suffisait d’une voix pour vous mettre au bord de vous-même, qu’alors le vol d’un épervier ou l’envolée d’un ban d’avocettes pouvait vous émouvoir et vous arrêter dans votre occupation. Vous savez que vous aimiez marcher, sentir l’air et le vent sur votre peau — vous aimez toujours marcher. Il n’y a pas si longtemps, un vent coléreux pouvait s’abattre sur vous et vous terrasser, vous étiez prise dans son tourbillon. Il vous soulevait de terre et pouvait vous rejeter sur des rivages inconnus. Vous pouviez prendre la mer, suivre la route des larges frégates, passer au plus près des récifs. Vous risquiez de vous fracasser sur eux, vous étiez à la merci d’un coup de vent qui à tout instant pouvait vous anéantir et réduire en morceaux votre goélette. De justesse, vous passiez quand même, vous aviez la vie sauve mais c’était pour retomber dans des périls encore plus grands. Une île aux fleurs tropicales et envahissantes avait interrompu votre course. Vous aviez mis pied à terre, vous aviez parcouru l’île en tous sens. Votre compagnon vous portait lorsqu’il fallait traverser les torrents et il vous disait: «N’aies pas peur, je me sens plus fort avec toi.» La forêt était sombre et dense. Les marins vous attendaient sur le rivage veillant sur votre embarcation. Vous pouviez vouloir l’impossible. Vous vouliez les extrêmes, le plus brûlant et le plus léger. Vous connaissiez les couleurs, les pigments, ocre de Sienne, rouge Chine, terre d’ombre brûlée.

Soudain tout disparaît, vous avez beau chercher un écho, rien ne résonne. Les voix chantent mais n’arrivent plus jusqu’à vous. La lumière embrase la campagne. Vous la voyiez sans en être éclairée. Les peintres vous montrent leurs tableaux, aucune parole ne sort de vos lèvres. Vous êtes allée voir les statues  du Paraguay baroque, vous vous êtes arrêtée un instant devant une Piéta, et vous êtes repartie. Votre route est étrangement silencieuse. Vous ne souffrez pas. Vous êtes cependant inquiète. Vous êtes comme cet homme sans ombre à la recherche de son âme. Vous agissez, vous vous démenez, vous sortez de votre lit après y être restée trop longtemps. Vous vous habillez trop vite. Vous passez beaucoup d’heures à votre table de travail mais vous ne travaillez pas. Vous téléphonez. Vous arrivez dix minutes en retard à vos rendez-vous. Vous rentrez tard. Vous n’aimez plus être chez vous. Soudain votre maison devient inhabitable.

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Posted in Textes et Documents | Tagged création du double, dessaisissement, espace partagé, exil, retournement

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