MERCREDI 25 MAI 2016

ANNE BOURGAIN
Le corps, la langue, le politique. Questions pour la psychanalyse à venir.

 

 

Le corps, la langue, le politique.
Questions pour la psychanalyse à venir.

Comment tenir notre position d’analyste et éviter les effets d’assujettissement ? nous essaierons de répondre à l’invitation du Cercle Freudien de penser ces questions en interrogeant notre rapport toujours singulier à la pratique analytique.

Pour ce faire, nous tenterons de rendre compte de ce qui a nourri le séminaire mené avec Manuel Pérez Rodrigo de 2009 à 2016, d’abord dans le cadre de l’IHEP dirigé par René Major, puis à partir de 2011 sous la double égide de l’IHEP et du Cercle Freudien.

Si ce séminaire s’est ouvert en 2009 avec la participation de Claude Maillard, puis celle de Michel Hessel à partir de 2011 et de quelques autres membres du Cercle qui ont permis des échanges particulièrement féconds, il a aussi été un lieu où ont pu engager leur parole des étudiants, jeunes cliniciens, ou autres analystes en formation.

Soulignons le puisque Daniel Weiss (a negative enough transference) nous rappelait au début de cette année que le Cercle Freudien tenait à «se démarquer du modèle universitaire », précisément pour soutenir le discours analytique et la singularité de l’acte. Peut-être faut-il préciser que nos jeunes collègues ne fréquentent pas le séminaire « en tant qu’étudiants » mais justement pour faire un certain pas de côté par rapport à l’institution universitaire et à ses œillères. Comment continuer à inventer autrement qu’en se tenant un peu à côté, dans les interstices, et aux frontières ?

Nous tenterons donc de dire quels chemins de traverse nous avons empruntés autour du Cercle, parfois un peu en marge, et en même temps bien ancrés en lui, pour croiser la littérature et la psychanalyse, la philosophie et le politique afin de garder la langue vivante3, sans pour autant perdre la spécificité analytique.

L’enjeu fut d’abord de situer le corps et la langue entre promesse et menace et d’en repérer les possibles nouages. Il s’agissait – et il s’agit toujours – de montrer en quoi la langue, par sa force subversive, est un enjeu majeur pour la clinique analytique.
Nous témoignerons de ce que nous avons voulu ensuite mettre au travail : la clinique de la servitude, la destination de la lettre chez Freud, chez Lacan et chez Derrida, les enjeux de l’interprétation, la logique imaginaire du nom propre, les pulsions de cruauté et de pouvoir, notre résistance à les penser … et cette année l’Einfall, le surgissement de l’idée incidente. Autant dire que nous voyons une continuité, et même une urgence, entre la nécessité de penser ce qui vient en analyse et celle de penser les temps à venir.

Anne Bourgain – Manuel Pérez Rodrigo

Présidente de séance : Maryse Martin