Pierre Boismenu
Il y a féminin et féminin…

IL Y A FEMININ ET FEMININ, MAIS CA NE FAIT NI DEUX NI UN

Base d’intervention à la journée de Lorient sur féminin/maternel.
Apports de Michèle Montrelay sur la question

Pierre Boismenu 

Remarques préalables :

1.M.M. est au travail sur cette question depuis des dizaines d’années, au sein d’abord de l’EFP dès le fin des années 60 où elle a commencé à faire entendre dans diverses interventions une petite musique un peu différente du ton dominant alors, en proximité particulièrement de psychanalystes comme F.Dolto ou Denis Vasse travaillant plus particulièrement avec des enfants et leur contexte maternel, mais élaborant sa propre mélodie en particulier sur la question ouverte par Freud comme «  continent noir » dans des textes sur la sexualité féminine, Recherches sur la féminité, parus avec d’autres textes sous le titre L’ombre et le nomen 1977 aux éditions de Minuit. Après la dissolution en 1980, elle n’a rejoint aucune Ecole particulière mais n’a cessé d’approfondir ses premières élaborations et de produire une multitude d’articles dispersés, jusqu’à une reprise de son séminaire accueilli par le Cercle freudien ces dernières années. Elle explique elle-même son parcours dans un entretien paru en 2009 aux éd du Crépuscule sous le titre La portée de l’ombreoù il y a aussi deux textes inédits d’elle, Sentir, et Interpréter, parmi d’autres contributions autour de son travail. Elle travaille actuellement à un livre qui, semble-t-il, reprend un peu tout ça.

  1. Ses théorisations n’ont jamais perdu le fil du « féminin », d’autant plus qu’il s’est avéré que cette approche a débordé largement le traitement d’un « objet » spécifique au sein de la psychanalyse que serait la question du féminin et qu’elle a ouvert de proche en proche une remise au travail de concepts fondamentaux des théorisations freudo-lacanienne, ce qui l’a amenée à, sinon concevoir une psychanalyse « au féminin » telle du moins qu’elle s’opposerait à une psychanalyse « au masculin », du moins à la revisiter dans son ensemble pas sans l’indicer donc de sensibilité disons féminine.
  2. Enfin, nous allons essayer de donner une idée pas trop trompeuse de ces apports en en recueillant ici ou là dans ses textes des formulations originales, mais il ne faut surtout pas oublier que toujours, ou presque, ces théorisations ne sont jamais dissociées de la clinique, qu’elles en viennent et y retournent, les cas cliniques qu’elle présente avec précision s’entrelaçant constamment dans ses articles avec l’effort pour les penser. Il serait vain dans la présentation forcément limitée que nous en ferons de les exposer comme tels ; tout au plus nous ferons éventuellement appel à l’occasion à nos cliniques propres pour illustrer tel ou tel point.

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Il y a feminin et feminin