Jean-Jacques Blévis
Aléatoire sublimation II

 

 

Aléatoire sublimation

Que serait la psychanalyse si elle n’était d’abord, pour chacun de ceux qui s’y aventure, une expérience subjective incomparable, exigeante et risquée ?

Quel crédit lui accorderions-nous si elle n’avait aussi pour effets de déjouer l’emprise de jouissance des symptômes ?

Que serait-elle cette expérience si elle n’offrait pas la chance d’un acte créatif, et si elle n’avait pas pour conséquence d’alléger le poids des contraintes liées à une passivité primordiale ?

Passivité primordiale dont l’empreinte langagière n’est que l’écume d’un fond ancestral qui ne « demande » qu’à se répéter.

Le vivant humain ne fait que cela, répéter et puis recommencer, tenter d’en sortir, trouver la force, le désir paradoxal de se séparer à nouveau.

Cela serait une passe : « Passio, pessah qui ne dépassionnera jamais mais qui dépassive », écrit P. Quignard.

Nous sommes bien placés pour savoir qu’il existe des créations qui ne sont pas le fruit d’un véritable mouvement de sublimation. Celui qui est dans cette impasse dit alors connaître la douleur d’une déperdition de son être. Tout autre serait l’acte créatif véritable ; l’acte que porte un désir avec la sorte de poussée jubilatoire et d’enthousiasme qui y mène. Il existe mille façons d’être créatif dans sa vie. Et pas seulement dans les œuvres de l’art.

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