Samedi 30 juin 2018 : DANS QUELLE LANGUE TRADUIT-ON ? – Rencontre sur le thème de la traduction

DANS QUELLE LANGUE TRADUIT-ON ?
92bis, boulevard du Montparnasse, 75014 Paris. Métro Vavin.
Entrée : 60 euros. Tarif étudiant, chômeur : 30 euros 
Le Cercle freudien dans la ligne de ses choix fondamentaux et en particulier celui de l’hétérogène propose de décliner le concept de traduction à la faveur de rencontres entre deux intervenants, psychanalystes, philosophes, cinéastes ou traducteurs qui partagent le même intérêt pour ce thème.
Soulignons en premier lieu que le concept traduction se retrouve chez Freud à l’endroit de ses analyses sur le rêve ou encore chez l’infans. Il appartient donc en propre au travail analytique et c’est souligner incidemment que traduire, concerne d’abord un dire ou un écrit dans la même langue!
Proche de l’interprétation, traduire ne dit pourtant pas la même chose et, moins abrupt, met l’accent sur le travail que suppose une traduction (une tâche dirait Walter Benjamin, proche de la notion de durcharbeit, de perlaboration); mais, ce qui est à relever sous la plume de nombre d’auteurs c’est qu’une traduction comporte toujours un impossible à traduire et aboutit selon la belle formule de Paul Ricoeur à une équivalence sans adéquation.
C’est ainsi que traduire a intéressé de nombreux philosophes : ceux déjà cités, mais aussi Schleiermacher, Antoine Berman, Jacques Derrida, José Ortéga y Gasset, Edouard Glissant ou encore récemment Barbara Cassin et bien d’autres; il en ressort que le concept de traduction ouvre une réflexion sur l’hétérogène dont  l’enjeu dépasse alors la tâche elle-même et concerne autant les traducteurs, les philosophes que les psychanalystes.
En effet, dans un monde de plus en plus standardisé et corseté, les langues, qu’elles soient étrangères ou langues de l’Autre vont à l’encontre d’une globalisation anonyme et sont une façon de faire émerger la question du sujet.
C’est pourquoi ce colloque va mettre l’accent sur des rencontres entre deux chercheurs qui, dans leur discipline, ont voulu souligner les enjeux intimes du concept de traduction sur leurs travaux. Ainsi Heinz Wismann parlera à partir de son livre, Penser entre les langues et sera argumenté par Nurith Aviv ;  Marie Cosnay interviendra à partir de sa traduction des Métamorphoses d’Ovide que commentera Cosimo Trono; enfin, pour cette partie du colloque, Jeanne Claire Adida relayée par Fabienne Ankaoua reprendront la lecture que fait Barbara Cassin des travaux des sophistes. Les autres binômes entre Nestor Braunstein et Jacques Nassif, entre Cécile de Ferrières et Michel Hessel s’inscrivent dans le champ de l’analyse et vont chacun souligner l’intérêt de cette sémantique de la traduction pour notre discipline.
Finalement, Dans quelle langue traduit-on? veut insister sur les motions les plus inconscientes qui participent à la traduction; dans cette compréhension des choses, celles et ceux qui accompagnent les différents binômes ne sont plus Présidents de séance (..) mais traduisent eux aussi ce qu’ils ont entendu : Michel Cresta, Françoise Nielsen, Sandrine Malem, Raymonde Coudert, Pierre Boismenu tiendront ce rôle avant les conclusions de Claude Rabant. L’expérience sera donc au coeur de cette journée, loin, très loin du discours universitaire mais plus proche certainement du discours analytique et, souhaitons-le, de l’inattendu.

G. D.

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Matinée de 9h à 12h30
 
9h   Accueil des participants
 
9h30   Introduction : Guy Dana
 
10h   Nestor Braunstein et Jacques Nassif : Les anges, enjeu de la traduction
 
Traduction : Michel Cresta et Guy Dana
 
11h30   Cécile de Ferrières et Michel Hessel : Cligner de l’oeil hors du où
Traduction: Françoise Nielsen
 
Après-midi de 14h à 18h
 
14h   Heinz Wismann et Nurith Aviv : Parler entre les langues
Traduction : Sandrine Malem
 
15h   Max Kohn et Cosimo Trono : « La tâche du traducteur » (titre provisoire)
Traduction : Raymonde Coudert
                                                        
16h Jeanne-Claire Adida et Fabienne Ankaoua : Traduction et travail de culture-Les avancées de Barbara Cassin
Traduction : Pierre Boismenu
 
Conclusions : Claude Rabant